« Je suis tombée des nues. Ma douce petite fille de 7 ans, que je pensais incapable de faire du mal à une mouche, maltraite une de ses camarades depuis presque un an. Une harceleuse. Ce mot me glace. Je ne reconnais plus mon enfant. Je suis perdue, rongée par la culpabilité et l’incompréhension. »
Ce témoignage, poignant et sincère, met en lumière une réalité que beaucoup de parents redoutent, mais que certains finissent par affronter : découvrir que son propre enfant est à l’origine d’un comportement de harcèlement. Entre choc, questionnements et volonté de réparer, cette mère raconte son combat pour comprendre et agir.
Une découverte douloureuse
C’est la mère de la petite victime qui l’a alertée, lors d’une conversation qu’elle n’oubliera jamais. « Elle m’a raconté que ma fille et d’autres élèves harcelaient sa fille depuis des mois. Des moqueries, des rejets, parfois des paroles humiliantes. L’école était au courant, mais je n’ai jamais été informée. »
Cette absence de communication de l’établissement l’a profondément choquée. « Je demandais régulièrement si tout allait bien. On m’assurait que oui. En réalité, l’école avait déjà parlé à ma fille, mais ils n’avaient pas osé m’en parler, de peur que je me dispute avec l’autre maman. C’est aberrant. »
Entre colère et culpabilité
Le choc initial a laissé place à une multitude d’émotions contradictoires : colère contre l’école, incompréhension face au comportement de sa fille, et surtout une profonde culpabilité.
« Je me demande ce que j’ai raté. Ai-je manqué un signe ? Comment ma fille, qui est si douce à la maison, a-t-elle pu adopter un tel comportement à l’école ? Je suis rongée par cette question. »
Elle a immédiatement confronté sa fille, espérant comprendre ce qui l’avait poussée à agir ainsi. « Elle semblait confuse, presque indifférente. Elle disait que c’était ‘pour rire’ ou que les autres faisaient pareil. Cela m’a glacée. »
Comment agir face à une telle situation ?
Face à cette situation, cette mère a pris deux décisions essentielles. La première : travailler avec l’école pour mieux encadrer les comportements dans la classe. « Ils doivent prendre leurs responsabilités. Ce n’est pas qu’un problème familial, c’est un problème collectif. Des ateliers, des discussions en classe : tout doit être mis en place pour que cela ne se reproduise pas. »
La deuxième : accompagner sa fille pour qu’elle prenne conscience de ses actes. « Je lui ai expliqué, avec des mots adaptés à son âge, ce qu’était le harcèlement et l’impact que cela pouvait avoir sur l’autre enfant. Je lui ai demandé comment elle se sentirait si on lui faisait la même chose. Mais comment être sûre qu’elle a compris ? »
Un mélange de fermeté et de bienveillance
Elle s’est donné une règle : ne pas minimiser, mais ne pas non plus diaboliser. « Je ne veux pas lui faire porter une étiquette de ‘méchante’. Elle est jeune, elle peut apprendre et changer. Mais cela demande du temps, de la patience, et surtout beaucoup de fermeté. »
Elle a instauré des discussions régulières avec sa fille, pour vérifier qu’elle comprenait la gravité de ses actes. « Je lui ai demandé d’écrire une lettre d’excuses à sa camarade. Cela lui a permis de réfléchir et de mettre des mots sur ce qu’elle avait fait. »
Un appel aux autres parents
Dans ce témoignage, cette mère lance également un appel aux autres parents. « Nous pensons tous que cela n’arrive qu’aux autres. Mais il est essentiel de parler régulièrement avec nos enfants, de leur apprendre l’empathie et de s’assurer qu’ils comprennent ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. »
Elle insiste également sur le rôle clé de l’école. « Les établissements doivent agir rapidement et de manière transparente. Si j’avais été informée plus tôt, peut-être aurions-nous pu stopper cela avant qu’il ne dure si longtemps. »
Et maintenant ?
Aujourd’hui, elle continue de travailler avec sa fille pour reconstruire son comportement. « Ce n’est pas réglé en un jour. Je veux qu’elle comprenne non seulement ce qu’elle a fait, mais aussi comment devenir une personne meilleure. »
Elle espère également que son histoire pourra aider d’autres parents à affronter cette réalité difficile. « Si vous êtes confronté à une situation similaire, sachez que vous n’êtes pas seul. Nous avons tous nos moments d’égarement. Ce qui compte, c’est ce que nous faisons pour réparer. »